L'acte final.
Y fallait.
Pas envie d'expliquer,pas envie de pleurer, j'ai une boule d'émotion que j'ressens tranquillment pas vite.
Juste un texte.
Et après on passe à autre chose, plus le choix.
Salut Babe !
J'regrette tellement d'avoir à t'écrire ça, ça m'fend l'coeur, tu peux pas imaginer à quel point.
Mais j't'année, de c'qui s'passe entre nous deux. J't'année de t'entendre me murmurer des merveilles, pis de me r'virer d'bord sous tes injures. J't'année qu'tu m'promettes la lune, pis que tu m'donnes même pas sa poussière.
J'sais pas si j'ai l'droit, après tant d'efforts, de lâcher prise, mais...j'le prend, c'te droit la. Tu m'as broyé l'intérieur, t'as pris mes tripes pour t'en faire des guirlandes. Sont tu belles, accrochés dans ta chambre ? Les montres-tu en trophée ? " Voici les viscères d'Amé, la fille que j'ai détruit ? "
J'espère bin, sinon y servent à rien, tu pourrais me les redonner !
Mais si c'tait juste ça, j'pense que j'te pardonnerais. Un corps, c'pas bin grave, ça prend d'la place pour rien. C'qui est inacceptable, c'est que t'ai démoli mon âme. R'garde la, en p'tite boule dans ma main. J'sais pu qui elle est, j'sais pu qui j'suis, j'sais pu grand chose dans l'fond..
J't'ai tellement aimé que j'peux pas vraiment te détester, j'vais juste arrêter de t'aimer. J'sais pas si j'vais y arriver ; sûrement. Va falloir que tu m'aides, c'te coup la. Va falloir que t'arrêtes de me parler, pis d'me scruter l'fond d'la tête avec tes criss d'oeils de lynx. Va falloir que tu gardes tes mains chez toi, pis tes mots aussi.
J'en veux pu , de tes lavages de cerveau ! J'veux pu que tu m'fasses croire en quelqu'un, en quelque chose qui n'est pas toi. J'peux pas croire que j'ai réussi à continuer à bûcher pour nous deux quand toi, de ton côté, tu devais te payer le fou rire de l'année.
J't'en tabarnack, Babe.
J't'enragée pis j'pense pas que tu puisses y changer grand chose, cette fois là. En fait, essaye même pas. J'risque de réellement te cracher dans face.
Sais-tu c'que t'a fais, mon criss ? T'as abusé de moi, de ma confiance, de mon amour. Tu t'es servi de mes calins quand ça faisait bin ton affaire, tu m'as menti. Sais-tu c'que ça veut dire, mentir, Babe ? Ça veut dire tromper, ça veut dire duper, ça veut dire " ne pas être vrai,honnête."
Connais-tu ça toé au moins le concept d'la vérité ? D'l'intégrité ? D'l'amour ?
Parce que si tu m'avais vraiment aimé, Babe, tu m'aurais pas menti. Si t'avais eu encore une once d'amour pour qui j'suis, tu m'aurais dis la vérité dès le départ. Tu m'aurais pas conté tes belles histoires, tu m'aurais pas remanié, t'aurais pu m'accepter comme je suis, sans tenter d'me reprogrammée.
J'ai bin d'la misère à digérer, Babe. Parce que vois-tu, j'fais juste me rappeler tous nos bons moments psi j'me dis que dans le fond, c'tait juste d'la marde. Que t'es juste une osti de bullshiteux, que tu mérites même pas que j't'écrive un paragraphe, un mot, une lettre côlisse !
Mais j'le fais pareil, Babe. Parce que j'veux que tu me libères de toi. Parce que j'veux que tu me laisses aller ailleurs, que tu me crisses la paix. On dit que c'est moi qui te poursuis mais je cours sans doute après ton ombre, parce que t'es déconnecté d'la réalité depuis un osti d'boutte.
Ça fait que Babe, j'pense que notre bonhomme de chemin s'écarquille ici. Prends le côté droit, j'vais prendre le gauche. On sépare à l'amiable, on prend moitié-moitié, je garde les photos et les souvenirs, j'te donne le droit d'oublier, j'préfèrerais même, ça me faciliterait la taĉhe.
Dans vie y faut faire des choix. Ce soir j'ai choisi d'arrêter notre combat. J'm'excuse,mon amour. Ça va faire drôle, de perdre mes vieilles habitudes, ça va faire drôle, de pu sentir ton souffle dans mon cou. Ça va faire drôle, de plus voir le lien mystérieux qui nous unie, contre vents et marées.
J'espère que ça va bien aller pour toi. J'te souhaite pas d'bonheur, Babe, ch'pas encore capable de t'imaginer heureux sans moi, désolée. Ça va venir. Mais j't'aime encore trop pour te souhaiter l'amour dans d'autres bras.
Prends soin d'toi, parce que moi j'ai l'intention d'me chouchouter. Une exfoliation spéciale Babe. J'm'épile de toi. J'me botox la face de nos histoires. J'te purge de mon corps. Chow la visite !
J'ai l'souffle coupé, j'attends. J'attends l'implosion, l'explosion, l'exception...J'attends,mais je vois le temps qui file, signe que je vis toujours, que la terre continue de tourner. Ça va bin aller, me dit-on. Ch'pas sure. Mais j'tiens le pari d'essayer, juste pour voi, ce que ça fait de vivre sans toi.
J'ai pas souris en écrivant ma dernière lettre, que tu liras pas. J'ai pas braillé non plus, j'suis trop fatiguée, trop déboussolée, j'sais plus quoi faire de mon corps, de mes émotions. J'en ai tout un packet !
J'suis contente de t'avoir écris, Babe. Parce que la, j'ai l'impression qu'tu m'as redonné mes ailes, que j'vais pouvoir me sortir d'ma prison d'air.
Merci, Babe. D'avoir été. Je ne sais plus quoi mais je sais que t'as été pour moi.
J’sais pas si t’as compté pour les bonnes raisons, j’sais pu grand-chose sur c’qu’on a vécu tsé au fond, c’tait p’t’être juste des illusions, mais j’sais que même si le retour du balancier m’fait bin mal, c’qu’on a vécu ça valait sans doute la peine…