...Un joyeux anniversaire.
C'est la fête de ma mère.
Et mon grand-père est de plus en plus mal, pour ne pas dire qu'il est sans doute plus mort que vivant.
On m'a dit de vivre. On m'a dit de continuer quand même, de ne pas me laisser abattre.
Et jusqu'à présent, ça réussit plutôt bien.
Trop bien, même.
Jusqu'à ce que ma marraine arrive il y a deux minutes de l'hôpital, en pleurs, cachée derrière des lunettes de soleil.Et qu'elle s'éclipse avec ma mère et ma grand-mère, dehors.
Bonne fête, maman!
Et moi je reste plantée là, et un flot d'images déferle en moi. On dit qu'il dort presque toujours, qu'il n'est plus comme la dernière fois que je l'ai vu. Et moi, je suis de moins en moins sûre que j'ai envie de le revoir. Parce que la dernière fois, c'était bien mon grand-papa, mon grand-papa rieur et chialeur, mon grand-papa tout à moi, juste à moi.
Et il semblerait que maintenant, ce n'est plus le cas.
C'est peut-être égoïste, sans doute. C'est peut-être méchant, même. Mais est-ce que je souhaite réellement garder ces images en souvenirs ? Est-ce que je souhaite le voir dans cet état ? Perdre les vestiges des promenades en voiture et des tictacs ?
Moi aussi, je me cache, pour pleurer. Et si quelques larmes furtives coulent sur mes joues présentement, c'est avec mes mots que je sanglote. Que j'étouffe. Que je me noie.
Ils n'ont pas à subir ça. Ils n'ont pas à savoir que je m'effondre en silence. Que noir sur blanc, dans cet écran, il y a toute une peine, un océan de regrets et d'amertume. Je l'aimais tant, mon grand-papa étoile. Je l'aimais, je l'aimais, je pourrai le répéter un millier de fois, je sais bien que ça ne changera rien.
Rien du tout.
Je dois reprendre contenance, avant d'aller souper. Il faut que j'y aille. C'est la fête de ma mère et elle est triste, elle aussi ,je le vois bien. Simplement, elle a la présence d'esprit de ne pas l'exposer devant moi ou tout autre membre de notre famille, sauf mon père, j'imagine.
Je voudrais être comme elle. Forte. Entendre " grand-papa " sans me mettre à pleurer. Rire avec mon cousin de cinq ans et oublier, du moins pendant quelques instants.
Prendre une grande respiration et en expirant, expirant cette profonde grisaille qui m'envahit sans crier garde, à tout moment du jour et même de la nuit. Être discrète, me contrôler, ne pas tiquer au mot funérailles, faire comme si de rien n'était.
Mais je ne suis pas capable.
Plus j'y pense, plus je me sens désespérée.
C'est tellement dur, je suis sur le point de craquer.
J'aimerais bien qu'on me donne un câlin.
Et mon grand-père est de plus en plus mal, pour ne pas dire qu'il est sans doute plus mort que vivant.
On m'a dit de vivre. On m'a dit de continuer quand même, de ne pas me laisser abattre.
Et jusqu'à présent, ça réussit plutôt bien.
Trop bien, même.
Jusqu'à ce que ma marraine arrive il y a deux minutes de l'hôpital, en pleurs, cachée derrière des lunettes de soleil.Et qu'elle s'éclipse avec ma mère et ma grand-mère, dehors.
Bonne fête, maman!
Et moi je reste plantée là, et un flot d'images déferle en moi. On dit qu'il dort presque toujours, qu'il n'est plus comme la dernière fois que je l'ai vu. Et moi, je suis de moins en moins sûre que j'ai envie de le revoir. Parce que la dernière fois, c'était bien mon grand-papa, mon grand-papa rieur et chialeur, mon grand-papa tout à moi, juste à moi.
Et il semblerait que maintenant, ce n'est plus le cas.
C'est peut-être égoïste, sans doute. C'est peut-être méchant, même. Mais est-ce que je souhaite réellement garder ces images en souvenirs ? Est-ce que je souhaite le voir dans cet état ? Perdre les vestiges des promenades en voiture et des tictacs ?
Moi aussi, je me cache, pour pleurer. Et si quelques larmes furtives coulent sur mes joues présentement, c'est avec mes mots que je sanglote. Que j'étouffe. Que je me noie.
Ils n'ont pas à subir ça. Ils n'ont pas à savoir que je m'effondre en silence. Que noir sur blanc, dans cet écran, il y a toute une peine, un océan de regrets et d'amertume. Je l'aimais tant, mon grand-papa étoile. Je l'aimais, je l'aimais, je pourrai le répéter un millier de fois, je sais bien que ça ne changera rien.
Rien du tout.
Je dois reprendre contenance, avant d'aller souper. Il faut que j'y aille. C'est la fête de ma mère et elle est triste, elle aussi ,je le vois bien. Simplement, elle a la présence d'esprit de ne pas l'exposer devant moi ou tout autre membre de notre famille, sauf mon père, j'imagine.
Je voudrais être comme elle. Forte. Entendre " grand-papa " sans me mettre à pleurer. Rire avec mon cousin de cinq ans et oublier, du moins pendant quelques instants.
Prendre une grande respiration et en expirant, expirant cette profonde grisaille qui m'envahit sans crier garde, à tout moment du jour et même de la nuit. Être discrète, me contrôler, ne pas tiquer au mot funérailles, faire comme si de rien n'était.
Mais je ne suis pas capable.
Plus j'y pense, plus je me sens désespérée.
C'est tellement dur, je suis sur le point de craquer.
J'aimerais bien qu'on me donne un câlin.
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