Monday, July 09, 2007

Cent mots et aucun qui ne soit satisfaisant.



J'étais triste, tantôt.

Mais c'était faux.

Je n'étais pas réellement triste.

Pas comme maintenant.

Pas comme au point de fondre en larmes au beau milieu de la nuit et de venir, en désespoir de cause, écrire sur mon blog.

Je suis plus capable de fonctionner normalement. Un rien et je m'effondre. En pleurs. En sanglot. Toute seule ou en public. J'éclate.

Et mon tempérament, mon humeur, ouf ! Je suis une peste. Une vraie. J'agis comme une pauvre imbécile égoïste qui refuse de mettre sa peine de côté. Je suis bougonne, je me laisse traîner, j'arrive à peine à prendre soin de moi. Je ne veux pas entendre ni savoir ce que ma famille prépare pour lui ; il me semble que rien ne sera à sa hauteur. Je ne veux rien savoir de la peine de ma mère non plus, quand il me semble également qu'elle en a bien plus que moi.

Je n'ai jamais cru que mon grand-père mourrait si tôt. Je sais, c'est relatif. Je ne suis plus toute jeune, j'ai bientôt 18 ans et toutes mes dents, mais dans ma tête,dans mon coeur, il serait toujours là. Le jour où je me marierai, je croyais qu'il pleurerait,assis au premier rang avec mes parents. Le jour où j'aurai mon premier gamin, je croyais qu'il le prendrait dans ses bras et qu'il serait présent quand je lui dirai pourquoi je l'aurai appelé Émile. Le jour de ma graduation, il était là, mais si faible que si je n'avais pas fais payer si cher à ma mère pour ce foutu maquillage, j'aurai éclaté en larmes, encore.

Je pensais qu'il continuerait à rire aux éclats et qu'un jour, il pourrait raconter fièrement à ses collèges du journal où il travaillait que sa petite-fille, oui oui celle-là même qu'il emmenait avec lui travailler, étudiait maintenant dans ce domaine. Je pensais qu'il irait toujours jouer aux cartes chez Monsieur Quirion et que je pourrais encore l'emmerder parce que je suis souverainiste et lui non, et qu'il me questionnerait encore sur les clubs où je vais et les garçons que je fréquente.

Je pensais que Cédric lui lirait,l'an prochain, le premier livre qu'il arriverait à décoder. Je pensais qu'à Noël, je pourrais toujours m'asseoir près de lui quand le Père Noël arrive, parce que même si je sais depuis belle lurette que c'est Sylvain et qu'il n'existe pas, l'espace de quelques secondes, je peux y croire encore.

J'ai surprise ma mère tout à l'heure, elle regardait des chansons sur Internet. Elle cherchait quelle chanson faire jouer pour l'enterrement qu'on planifie sans savoir la date, sans savoir si ce sera en fin de semaine prochaine ou dans trois mois. Elle est si forte et moi, je m'écroule. Je fais l'autruche. Je-ne-veux-pas. Je ne PEUX pas.

Je ne veux pas savoir que bientôt mon grand-papa sera dans une urne et que les frais de funérailles auront coûté 3 000 $ et des poussières, JE NE VEUX PAS. Je ne veux pas entendre des étrangers me dirent quoi penser et quoi ressentir ; je ne veux pas qu'on me dise que tout le monde sauf moi savait qu'il ne lui en restait plus pour longtemps, je ne veux pas qu'on me dise qu'il n'est plus lucide.IL L'EST ! IL L'EST PARFAITEMENT !

C'est bien ça le pire.

Je ne veux pas penser à écrire le texte que je vais lire à l'église, je n'en serai jamais capable, de toute façon. C'est évident, je pourrais pas faire ça. J'y arriverais pas. Je voudrai me secouer un peu, me retrousser les manches. Je le voudrai vraiment, mais je ne peux pas. Je me néglige, je néglige tout, je n'en ai plus rien à foutre.

Ma mère m'a proposé de rencontrer un psychologue, elle s'inquiète pour moi, elle voit bien que cette peine là, j'arriverai pas à la surmonter toute seule.

Je sais plus quoi faire, à part pleurer. Parfois j'ai des boosts d'énergie, comme tout à l'heure, dans mon lit, j'étais bien déterminée à maigrir, à aller m'entraîner, à faire en sorte que jamais le diabète et le surplus de poids n'entraîneraient des peines comme ça à mes enfants, ou à leurs enfants à eux.

Et deux minutes plus tard, je pleurais sans pouvoir m'arrêter à m'en fendre l'âme.

Je n'accepte pas du tout la situation. C'est hors de mon contrôle, je suis impuissante et rien ne peut remédier à ça. Je voudrais tellement qu'il guérisse, qu'il revienne à la maison, s'installer dans son lazyboy bleu qui fait partie de la tapisserie parce qu'il me semble qu'il y a toujours été, je voudrais encore avoir 13 ans, être innocente et croire que grand-papa sera toujours là pour venir me chercher quand je suis mal prise, à l'autre bout de la ville ou quand j'ai trop mal à la tête à l'école.

Je voudrais qu'il ne parte jamais, parce que si Maman a Papa et que moi j'ai d'autres moyens de continuer, ma grand-maman, elle, elle fera quoi sans toi ?

4 Comments:

Anonymous Anonymous said...

Amé, si tu veux, viens me parler.

Je pense fort à toi.

6:19 AM  
Blogger Léa said...

La mort n'est pas difficile pour ceux qui partent mais bel et bien ceux qui restent... Ne lache surtout pas ! La seule chose qui me permet de tenir quand je pense a mon grand pere qui s'affaiblit un peu plus a chaque jour est qu'il ne souffria plus... Il sera beaucoup mieux!


C'est plate, on ne veux pas entendre ca mais c'est ca quand meme.

TU dois en parler, t'ouvrir, t'entourer de gens avec qui tu es bien. Profite de chaque instants qui reste.

Je te fais la bise!

6:47 AM  
Anonymous Anonymous said...

Je suis loin, je ne pourrais pas être présente pour toi comme je le voudrais...

Mais je pense quand même très fort à toi, et j'essaie de te transmettre mes pensées positives.

Si tu veux que je vienne faire un tour cet été, tout peut s'arranger pour le mois d'août :-) . Je pourrai t'illuminer de ma si douce présence.

Tiens bon, Amélie. Même si ton monde arrête de tourner, la vie continue, tout autour. Tu ne dois pas l'oublier.

Je t'aime

Alice x x x

4:59 PM  
Anonymous Anonymous said...

Good words.

9:37 AM  

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