Sunday, November 05, 2006

Un deuil ...

Salut ma belle ,

Je ne sais pas si tu liras ça un jour , mais je n'ai pas le choix, il faut que j'écrive, parce que l'orage en moi veut pas partir. J'arrête plus de pleurer, j'me sens comme si j'étais une journée pluvieuse d'automne ; la température va bien avec mon moral.

Je regarde les feuilles qui tombent ; tout ce qui monte, redescend, m'a t'on dit. J'te vois monter sur ton nuage qui te fait pas pleurer, lui, et je me demande si je vais avoir droit d'y accéder bientôt.

Je suis heureuse pour toi, ne te méprends pas. Ça fait tellement longtemps que tu le cherches, ton prince charmant, je suis sincèrement heureuse que tu l'ais trouvé. C'est un bon p'tit gars, comme dirait ma maman.

Ma maman...Te souviens tu quand tu disais que c'était comme ta deuxième mère ? Te souviens-tu quand tu étais pour moi comme ma soeur ?

Plus tu montes, ma belle, plus tu t'éloignes de moi, plus je te perds ...

Peut-être que pour toi, c'est normal. Peut-être que c'est moi qui est trop sentimentale. Peut-être que je devrais te laisser t'éloigner avec une gaieté de coeur, en dansant et chantant, mais j'en suis incapable, vois-tu. Je t'aime trop pour être heureuse que tu m'exclues de ta nouvelle vie.

J'ai si mal, Any, que mes mots sont ternes, que je ne sais pas quelle phrase utilisée pour illustrée l'ampleur de ma tristesse.

Quand j'étais seule, c'est toi qui est venue vers moi. Je me souviens de tout, t'sé ! Les toilettes sales de Hébert, notre case près des gars qui m'insultaient, la porte sur le côté où on allait se réfugier, le voyage à Grosse-Île, où j'aurai tant à dire que je ne dirai rien..

Nos premiers amours, nos premiers slows, nos premières danses, ma première cigarette, mon trip de rebellion, tu l'as accepté, tu m'as attendu ; j'en suis revenue.

Quand mes parent se sont séparés, j'étais à la dérive ; tu m'as aidé à nager. J'ai longtemps pleuré dans tes bras, j'ai toujours pu compter sur toi, à ce moment mais après aussi.

Quand j'ai fais l'erreur de m'enticher de M'sieur B., je t'ai amené avec moi, jamais je ne t'aurai laissé derrière, jamais au grand JAMAIS je n'aurai pu considéré ma vie sans toi, ça m'était impossible, aussi impossible que de considérer ma vie sans mes parents.

Et quand l'erreur est devenue réelle, tu ne m'as pas laissé tombé. Tu m'as aidé à me remettre sur mes pieds. On a jasé jusqu'à 7 heures du matin, on a réécouté " Une promenade " jusqu'à le savoir par coeur, on a mangé de la salsa spéciale et du chocolat jusqu'à en vomir...

Quand mon père a su qu'il avait un cancer qui lui rongeait l'estomac, tu as pleuré. C'était la première fois que je te voyais pleurer. Tu as pleuré et je n'ai pas su comment réagir, tant c'était étrange. Quand mon père a eu le cancer, j'étais si désemparée que je ne savais plus qui j'étais, pourquoi je vivais, si je réussierai à être assez forte. Tu m'as redonné mes rêves, tu m'as fixé mes buts, j'ai toujours su que tu serais là, que tu trouverais les mots ou les silences, au bon moment, tout le temps.

On m'a souvent dit que les deuils d'amitié faisaient plus mal que les deuils d'amour ; je m'en doutais , j'en suis maintenant persuadée.

Mes mots ne sont pas beaux, mes mots ne toucheraient personne, ni toi ni moi ni personne, mais mes mots sont un reflet de mon combat intérieur : j'accepte de te laisser partir, ou je me bats pour garder une partie de toi avec moi.


En mémoire de notre amitié, parce que tu as mon plus grand respect malgré tout, parce que je t'aime plus que je n'aimerai jamais une amie, parce que tu as été l'aile qui m'a permis de m'envoler les jours où les miennes étaient brisées...

Je choisis de ne pas me battre.

Je ne peux pas, comprends moi ! Tu as l'air si bien, je ne veux tellement pas que tu te sentes coupable ou malalaise, ou embêtée de devoir me parler encore et prendre de mes nouvelles...

Tu vis quelque chose d'unique, ma chérie. Profites bien de tous les instants, chéris les de toute la force que tu pourras, ne les oublie surtout pas. Goûtes à tous, savoure, demande une deuxième assiette, je ne sais pas moi ! , mais vis. N'oublie pas de vivre.

Des moments comme ça, ça ne passe qu'une fois. Ils seront magiques, des années après. Peut-être que tu comprends, maintenant, comment je me sens, parfois. N'oublie jamais que tu fabriques présentement des souvenirs que tu conserveras toute ta vie. Donne leur ton éclat, ta couleur ; injecte les de ton mauve, de ton rouge, de ton jaune, de ton piquant, de ton épice.

Tu es merveilleuse, n'oublie jamais ça non plus. Tu es si merveilleuse qu'inévitablement tous les mecs que j'ai aimé t'ont préféré à moi, et je les comprend : moi aussi je te préfèrerai, haha !

Any, tu es toujours ma soeur, tu le resteras toujours, un lien comme le nôtre ne peut pas s'effacer, il ne fait que s'éclipser, le temps que ça prendra.

Tout ce qui monte redescend, m'a t'on dit.

Sache aussi que quand ton nuage s'emplira d'orages, je serai là pour t'aider à redescendre sur le plancher des vaches.

Je te souffle tout mon amour,

Petite Fleur.



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Je suis en paix avec moi même.

Amen.

4 Comments:

Blogger Paigedu37 said...

c une très belle déclaration d'amitiè. j'espère que ton amie pourra la lire. La véritable amitiè ne gèle pas, même en hiver. j'ai retrouvée ma sister de coeur après 10 mois d'éloignement, nos routes se sont enfin recroisées. Ne perds pas la foi de l'amitiè, garde l'espoir.

5:19 AM  
Blogger L'Excessive said...

...Wow.

8:04 AM  
Blogger Amélie said...

Merci les filles !

Je le souhaite aussi, sincèrement.

Je me sens comme une chaussette qu'on aurait oublié en dessous d'un lit depuis des mois, buuhhh :(

8:43 AM  
Anonymous Anonymous said...

C'est vraiment joli, tu devrais lui montrer.

4:44 PM  

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