Sunday, June 17, 2007

Memorial Day


Rien de bien palpitant, aujourd'hui, dans ma nouvelle vie de jeune femme libérée d'un vieil amour poussiéreux.

Une journée tout à fait normale ; le contraire m'aurait surpris.

Il semblerait que je sois libérée depuis bien plus longtemps que ne le croyait mon coeur ; restait juste à me faire à l'idée. La journée a filé si vite que je n'ai rien vu passer, j'ai flirté avec le commis de l'automobile pas-cute-mais-que-je-trouve-cute ; la balle est dans son camp. Je suis sans doute trop laide pour lui,mais l'espoir fait vivre, mes amis, l'espoir fait vivre !

Je ne sais pas à quoi je m'attendais, peut-être à des feux d'artifice ou à une journée commémorative en l'honneur de ce que tous attendaient depuis si longtemps : le jour où M'sieur B. sortirait de mes pensées.

Y'a rien eu de ça.

Ce matin quand je me suis levée pour partir travailler (parce que je ne me lève jamais assez tôt pour pouvoir faire autre chose que partir travailler entre ce moment là et le moment où je pars), donc ce matin quand je me suis levé il pleuvait un peu, et c'était parfait, très représentatif de mon humeur du moment. Je ne me sentais pas triste, pas mélancolique, juste vide, comme si toute la place que prenait M'sieur B. dans mon esprit ne s'était pas rempli entre hier et aujourd'hui.

En fait, c'était précisément le cas.

Et ce l'est encore, d'ailleurs.

Qu'est-ce qu'on peut faire, pour passer le temps, quand on n'aime plus ? À qui l'on pense, quand on est plus amoureux ? On lit ? On écoute de la musique ? On regarde des films ? Mais je le faisais déjà, ça, quand j'aimais ! Et il partageait tous ces moments avec moi, en pensée. Maintenant, je les partage avec qui ?

Et je ris d'un rire complice et intime avec qui, maintenant ? Et les étoiles dans mes yeux, elles sont pour qui ? Elles sont pour quoi ? Ont-elles encore raison d'exister ?

Je t'ai aimé si longtemps que je ne sais plus comment vivre en ne t'aimant plus.

C'est terrible, ne plus savoir quoi faire. Je réapprends chaque geste du quotidien, chaque mot est nouveau, je découvre chaque endroit, chaque son, j'arrive à ne plus te voir partout au détour d'un regard ou d'un coin de rue ou dans le reflet du soleil.

Je me sens seule.

Je n'ai plus le réflexe d'aller te parler, mais alors, je parle à qui ? À qui je vais raconter mes petits drames ? Qui va me relativiser ? Qui va calmer mon hystérie en me traitant de folle en me faisant pouffer de rire ? Qui va me faire enrager, m'arracher les cheveux de la tête, me remettre en question ?

Toi seul savait le faire ; je devrais trouver un autre capable de tout ça et même d'encore plus.

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